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En vadrouille sur le sous-continent indien
12 décembre 2007

Les chemins de Katmandou

Samedi 3 mars 2007.

Après quatre mois de bourlingages riches en émotions, je quitte Mother India et m'envole pour d'autres horizons. En foulant pour la première fois le sol de son voisin népalais, je réalise un rêve de longue date. Shangri-La, les rizières à perte de vue, les plus hauts sommets de la planète, la spiritualité bien ancrée, les visages illuminés de sourires... Autant d'images que m'évoque alors ce royaume coincé entre l'Inde et la Chine.

Hypnotisée par les cultures en terrasses verdoyantes qui défilent sous mes yeux et par les premiers sommets qui se dessinent au loin, je ne décolle pas le nez du hublot entre Varanasi et Katmandou. Visiblement exténuée par les malheureuses 45 minutes de vol et le quart d'heure de décalage horaire (le Népal tient à se distinguer de son voisin indien !), je m'endors une partie de l'après-midi et rate Holi, le fameux festival où la foule s'arrose de couleurs éclatantes.

Le lendemain matin, cap sur le centre historique de Katmandou. L'enchevêtrement des rues de la vieille ville mène à Durbar Square, place parsemée d'une cinquantaine de temples splendides et accueillant l'ancien palais royal. L'architecture népalaise est notamment caractérisée par les fenêtres ciselées et les pagodes à toits multiples, héritage de l'art newar, l'un des peuples de la vallée de Katmandou.

La plus grande curiosité de la place est sans doute la maison de la Kumari, la déesse vivante qui montre parfois le bout de son nez contre quelques roupies : à l'âge de 4 ans, une fillette est choisie pour incarner la déesse Durga, selon 32 critères de perfection : une peau sans défaut, une excellente santé, un horoscope adéquat... Elle est alors séparée de sa famille et part vivre à Durbar Square, dans une maison où s'activent une ribambelle de serviteurs dévoués. L'arrivée de ses règles - ou même une blessure-, signe d'impureté, met fin à son "mandat" et une nouvelle Kumari est aussitôt choisie. C'est pour éviter tout risque d'écorchure que la Kumari ne sort que lors de festivités, promenée sur un char. La Kumari connaît souvent un triste destin car la légende dit que celui qui l'épousera mourra bientôt, ce qui rend leur réinsertion difficile.

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Après Varanasi et l'Inde en général, Katmandou m'apparaît d'abord comme une bouffée d'oxygène. Plus tranquille, moins polluée, moins grouillante, moins sale. Mais au bout de quelques jours, je changerai d'avis. Les ruelles pleines de charme de la vieille ville contrastent avec Thamel, cet épouvantable quartier touristique flanqué d'échoppes vendant de faux Gore Tex ou des fringues "hippie", de restaurants offrant toutes les saveurs du monde, de supérettes ravitaillant les trekkeurs sur le départ, de cyber cafés qui ne connaissent pas l'ADSL, de librairies où troquer ses bouquins, d'agences où organiser son trek, etc. Le code de la route est un concept encore inconnu et les rabatteurs se jettent voracement sur le moindre touriste fraîchement débarqué. Non, merci, je ne veux pas de plumes de paon, ni de taxi, ni de Baume du tigre, ni de hash...

Triste spectacle que celui des gamins des rues, prêts à tout pour récolter quelques roupies destinées à acheter de la colle et se shooter avec. De nombreuses associations tentent de les réinsérer, mais la tâche est ardue.

Je profite d'être à Katmandou pour régler un tas de choses qui m'occuperont plusieurs jours : changer la date de mon billet retour, faire ma procuration pour les élections, glaner des infos sur les treks, obtenir un nouveau visa indien (comme je suis sympa, je vous épargne un looong paragraphe). La routine de voyage...

Entre deux "corvées administratives", j'explore la vallée, qui peut se targuer d'accueillir pas moins de six sites classés au Patrimoine de l'Unesco. A deux pas de Katmandou se trouve Swayambu, surnommé Monkey Temple à cause des singes qui y ont élu domicile. Après une longue montée, on accède à un stupa, monument bouddhiste dont la partie qui s'élève vers le ciel représente l'oeil du Bouddha. A peine plus loin, Bodnath offre le plus grand stupa du pays. La forte influence tibétaine et la tranquillité qui y règne rendent cet endroit magique, surtout lorsque le soleil se couche et qu'il pare les drapeaux à prières de mille couleurs.

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Patan et Bhaktapur, anciennes cités royales parsemées de palais et de temples dédiés aux divinités hindoues et bouddhistes, sont les deux joyaux de la vallée. Bhaktapur, bourgade moyenâgeuse, est littéralement envoûtante. L'absence de circulation, les rues pavées, l'architecture newar, les temples à étages, l'incroyable place où s'affairent les potiers... Ici, le temps semble s'être arrêté.

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Quant à Pashupatinath, elle est au Népal ce que Varanasi est à l'Inde : un sanctuaire sur les bords de la Bagmati où tout Népalais de confession hindoue rêve d'être incinéré lorsqu'il quittera ce monde.

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Après deux semaines au coeur de l'ancienne destination phare des hippies, les hauts sommets m'appellent et mes jambes ne demandent qu'à grimper... Avant de rejoindre Pokhara pour le départ de mon trek dans les Annapurnas, je ferai un crochet par Chitwan, parc naturel du Terai, au sud du pays, accompagnée de deux Françaises : Alex, venue s'approvisionner en produits népalais pour sa boutique zen en ligne (www.himal-spirit.com) et Céline, venue la retrouver.

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